Epilogue
Aux lueurs du soleil couchant,
voyageur qui croise l’ombre du Panthéon par hasard, tu t’arrêtes saisi par la
force des colonnes s’élevant vers le ciel. Sur le fronton de pierre, les
lettres de bronze clament : Aux
grands hommes, la patrie reconnaissante.
Tu souris car la formule est un
vieil héritage, très éloigné de la réalité des mânes de celles et ceux qui
peuplent le lieu depuis si longtemps. Un legs désuet qui t’amuse tant les noms des
Panthéonistas affluent sur tes lèvres.
Marie Curie, Geneviève De
Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Geneviève, Héloïse, Christine de Pizan,
Marguerite de Navarre, Olympe de Gouges, Manon Roland, Sophie Germain, Eugénie
Niboyet, Flora Tristan, George Sand, Jeanne Deroin, Marguerite Boucicaut,
Rachel, Julie-Victoire Daubié, Maria Deraismes, Louise Michel, Madeleine Bres, Sophie
Lumina, Sarah Bernhardt, Hubertine Auclert, Séverine, Marguerite
Durand, Louise Weiss, Rose Valland, Paulette Nardal, Joséphine Baker, Maryse
Hilsz, Simone de Beauvoir, Charlotte Delbo et Silvia Monfort te reviennent,
mais il en est tant d’autres.
Le portable en main, tu tapotes,
fébrile à l’idée de voir s’afficher sur l’écran les dizaines de noms échappant
à ta mémoire. Enfin, Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine
Tillion et Madame Berthelot surgissent… Seules.
Où sont les autres ? Quel
contributeur a pu perpétuer un sabotage aussi grossier ?
C’est insensé.
Le bruit de la
circulation te sort de ta stupeur, mécaniquement, tu as gagné le flanc du
bâtiment. Tu lèves les yeux et soudain, elles sont bien là.
Le mur brille pour
toi de leur aura.
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