lundi 6 avril 2015

3. George Sand

   George Sand a la critique acerbe à l’égard de Flora Tristan. Aurore Dupin Baronne Dudevant naît un an après la Paria, à l’été 1804, six mois avant le sacre de Napoléon, la Iere République vit ses derniers mois. Arrière petite-fille du maréchal de Saxe et petite fille d’un oiseleur, Aurore se plaît à dire qu’elle est une métisse sociale. Or, si mon père était l'arrière-petit-fils d'Auguste II, roi de Pologne, et si, de ce côté, je me trouve d'une manière illégitime, mais fort réelle, proche parente de Charles X et de Louis XVIII, il n'en est pas moins vrai que je tiens au peuple par le sang, d'une manière tout aussi intime et directe ; de plus, il n'y a point de bâtardise de ce côté-là. Sa grand-mère paternelle qui a tenté d’empêcher cette mésalliance, chasse sa belle-fille à la mort de son fils Aurore, à quatre ans, reste à la garde de son aïeule. En 1821, pour échapper à sa mère, Aurore se marie à dix-sept ans, avec le Baron Casimir Dudevant. Ma nuit de noces a été un viol. A dix-neuf ans, elle a un fils, s’ennuie, marivaude et finit par tromper son mari. A la naissance de sa fille, la jeune femme décide de monter à Paris pour faire une carrière de journaliste, romancière et dramaturge, adoptant un nom masculin à cette fin et peu après le costume assorti lui permettant de se déplacer sans encombre ; chapeau gris, grosse cravate et cigare. La jeune femme démultiplie les liaisons et les scandales. Dès 1830, de bonapartiste par piété filiale, elle passe républicaine, pour se revendiquer plus tard socialiste.
A vingt-neuf ans, George publie Lélia, roman poétique, qui plaide pour le droit féminin au plaisir et à la passion, quand commence sa liaison houleuse avec Alfred de Musset. Ayant obtenu la séparation de son mari pour mauvais traitements, deux ans avant Flora Tristan, elle peut ainsi récupérer ses biens qui étaient aux mains de son époux, une femme mariée ne pouvant gérer son propre patrimoine. Elle écrit en 1837, sa profession de foi. J’en fais le serment et voici la première lueur de courage et d’ambition dans ma vie, je relèverai la femme de son abjection et dans ma personne et dans mes écrits – Dieu m’aidera. Combattant toute sa vie pour le droit au divorce, sa réserve est grande quant aux activités politiques des femmes, qui selon elle sont une erreur.
Lorsque la Révolution de 1848, elle rejoint précipitamment Paris, s’enthousiasmant pour les journées de février. A quarante-quatre ans, elle aide Ledru-Rollin, participe au lancement de trois journaux, La Cause du peuple, le Bulletin de la république, et L’Eclaireur. Après la répression de l’insurrection de juin, elle plaide la cause des condamnés, demandant une amnistie générale. Comme Eugénie Niboyet, après le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte, George s’éloigne de Paris et de la vie publique, éditant peu après, depuis son domaine de Nohant, à la cinquantaine, l’Histoire de ma vie. Mais si elle prend la plume en 1871, contrairement à Eugénie Niboyet, c’est pour condamner durement la Commune.
En 1860, l’impératrice avait proposé qu’elle soit élue à l’Académie française, offre qu’elle décline. Adorée de Flaubert, détestée de Baudelaire. L’auteure laisse, à sa mort à l’âge de soixante-douze ans, en 1876, cinquante volumes de son œuvre. La IIIème république est proclamée depuis six ans.





George Sand 1804-1876


Sand George, Consuelo, Gallimard, 2004 
Sand George, Histoire de ma vie, Gallimard, 2004 et Livre de poche
Brem A-M de, George Sand : un diable de femme, Découvertes Gallimard, 1997
Greilsamer Claire, Dictionnaire George Sand, Perrin, 2014
James Henry George Sand, Mercure de France, 2004
Reid Martine. George Sand. Paris, Gallimard, 2013
Perrot Michèle, Des femmes rebelles, Ed. Elysad, poche, 2014
Site George Sand, Ministère de la culture 



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